20 décembre, 2009

Le soleil a pris la décision










En partant de Chimbote, je me suis rendu vers le Canyon del Pato. Car je roule dans le désert depuis mon arrivé au Pérou. Je savais qu'il y avait un désert au nord du Pérou, mais je ne m'attendais pas littéralement à un désert, je veux dire, du sable et du sable et des dunes et des dunes et du vent et du vent...

Alors d´entrer dans les terres pour voir autre chose, c'est du bien venu, pas que je n'aime pas le désert, mais... du changement est toujours bien venu. Ce qui est bien avec le désert, c'est que ça bouge tout le temps... J'ai toujours pensé que le c´était calme et que l'on se repose à se perdre dans un paysage désertique, mais ce n'est pas le cas. Le vent n'arrête pas de transformer le paysage, chaque grain de sable se projète continuellement vers l'inconnu. Regarder le désert, c'est se mouvoir au rythme du vent.

Et il y a tant de différences dans un désert, je veux dire qu'il n'y a pas deux kilomètres de semblables. Que ce soit la couleur du sable, du marron foncé au ton crème, que ce soit la présence de pierres ou non, que les montagnes soient présentes ou presqu'inexistantes, que ce soit les dunes qui couvrent la route ou les ridulles que sculpte le vent... la beauté n'est que présente que sous des kyrielles de formes sans cesse changeantes. Sans parler du soleil qui joue avec les nuages pour laisser sur le sable les impressions sublimes du passage du temps.

Le changement de route et de relief fût très apprécié. Pour entrer à l'intérieur du pays, il faut longer une rivière qui n'a jamais eu de sourire, sa mauvaise humeur a façonnée le territoire jusqu'à le dévisager. L'eau noire se meut avec peine dans le chaos de pierres.

Je remonte tranquillement la rivière pour arriver dans le cañon (Canyon), Un paysage à couper le souffle...
Des montagnes qui m'engouffrent tranquillement dans leur silence imposant. Ces montagnes sont presque désertiques, que quelques cactus y poussent, et peu de gens y vivent. Les tons froids de gris et de terre priment. Il n'y a que de vert autour de la rivière... Puis, je prends un pont... tout un pont... Son armature est en fer et en bois. Les poutres latérales , en bois sont espacés d'au moins 80 centimètres, et pas régulier du tout, et les quelques planches longitudinales sont retenues avec quelques broches les unes aux autres avec un grand espace au centre et au bord du pont libre de toute planches. Alors on voit très bien en dessous et tout autour. Et en dessous, c'est la rivière qui tumulte comme un enfant en pleine crise de panique. Panique qui commence à se faire présente en moi. le tablier, formé par quelques planches bancales, sont juste assez larges pour passer la moto et pour que mes pieds touchent, que dis-je, les frôlent.

Puis, juste le temps de rouler un peu que le vent s'en mêle. Et le vent... c'est tout un vent puissant. C'est un vent qui provient du Pacifique et qui s'engouffre dans ce désert qui devient montagne et qui me fait propulser de côté en rafale. J'ai mal à rester droit, mais je n'ai pas le choix, car si je tombe, je tombe dans la rivière qui ne veut que m'assassiner de son cours...
Et, pour combler le portrait, Obi s'est engagé juste derrière moi et deux camions sont devant moi, de l'autre rive et qui klaxonnent. Et la chienne me pogne!!!

Le pont est très haut, j'ai le vertige, la rivière m'effraie, je la respecte trop pour la rencontrer, le pont n'indique rien de rassurant et le vent me projète de gauche à droite sans cesse. J'avance à la vitesse de 30 centimètres à la minute.

L'Enfer!!! J'ai su après qu'Obi a ressentie les même émotions, sans le vertige...

Et vous savez quoi?... ben il y a trois pont pareils... et de plus en plus long à chaque fois... Ben les deux autres ponts, Obi m'a aidé à les traversé avec ma moto, car juste à marcher pour les traverser j'en avais la chienne... Totalement apeuré... J'ai touché ici la limite de ce que je pouvais faire...
Puis la route s'est élevée vers de nouveaux sommets, d'environ 200 mètres d'altitude, j'ai progressé à 3000 mètres d'altitude en moins d'une heure trente. Puis... après environ 2 heures de route, on s'aperçoit que l'on a fait fausse route... on a manqué un embranchement, on fait route vers le nord en ce moment...
On demande à des gens qui marchent sur la route et ils nous disent tous que c'est beaucoup plus loin et qu'il faut retourner sur nos pas...

Parce que ça fait très longtemps que l'on a pas vu de village. HUm.... et même un graffiti sandiniste qui me fait réfléchir...

Hé ben vous savez quoi? ben la route qu'il fallait prendre se trouvait juste avant le pont... mais pas le troisième, ni le deuxième, non, le premier pont... le premier qui m'a donné la chienne...

Ya pas de mot...

Mais il y a surement du bien dans ça... revenir sur ses pas, lorsque la pluie couvre la route et que la brume t'empêche de voir à quel point t'est haut dans le ciel, et que la route a laissé place à de la terre, ça te permet de voir que tu a été très loin sur un mauvais chemin en te disant tout le temps "Cou donc, c'est où?"

Puis, en arrivant , à l'intersection... je demande au Policier qui était juste à côté, et qui me dit " ah oui, vous avez pris le mauvais chemin..."

Mais que ce chemin, qui semble très court sur la carte prends au moins trois heures et que ce n'est pas asphalté. Et toute la route que nous avons fait pour arriver à ce point au début de la journée n'avait prit qu'une heure et est au moins 4 fois plus long que celui là... Hum... je crois que c'est une question de qualité de la route...

Il ne reste qu'une heure au jour, le soleil a donc pris la décision pour moi....



(et je ne vous ai pas parlé du sexe hôtel!!!)

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